Le Coronavirus, une leçon stoïcienne.

L’homme qui a tendance à se sentir intouchable, s’engourdit dans un confort en balayant toutes pensées inconfortables et dès lors qu’un obstacle se trouve sur son chemin, c’est la panique. On se dit que la mort est bien plus présente qu’on ne le pensait, surtout en voyant ces cortèges de cercueils en Italie dont on ne sait plus quoi faire. On pense à une fin du monde, alors l’égoïsme de l’instinct de survie primitif prend le dessus : on fait des réserves en espérant survivre à une fin imminente  ! Ce virus est une épreuve qui déstabilise, nous pousse dans nos retranchements et oblige à la remise en question. Je pense qu’on peut tirer de cet événement des leçons de vie et mettre à l’épreuve notre pratique du stoïcisme.

La panique ne fait pas bon ménage avec la raison. Elle trouble nos perceptions, nous empêche de penser convenablement et objectivement. En voyant des gens se précipiter pour faire des courses, on se dit qu’on devrait peut être nous aussi s’y rendre, pour ne pas se faire léser. Mais en prenant du recul, on voit qu’il n’y a en réalité aucune pénurie, seulement des rayons vides momentanément à cause de ceux qui pensent qu’il va manquer : c’est le début d’un cercle vicieux qui s’auto-alimente. Et c’est là une idée importante : il faut laisser de côté nos opinions politiques, nos a priori et nos émotions perturbatrices qui influencent notre vision du monde pour essayer de le voir le plus possible tel qu’il est réellement et ainsi pouvoir en tirer les meilleurs raisonnements. 

La Coronavirus est une épreuve qui s’impose à l’homme. A mon échelle d’homme, je n’ai jamais vécu un confinement généralisé à un pays entier. Pour moi, c’était surtout se mettre sous une table et bavarder avec quelques amis lorsque j’étais au lycée. La vie fait bien les choses, j’ai le droit moi aussi à mon film hollywoodien ! Mais si on regarde un peu l’histoire du monde, le scénario n’est plus si original que ça, n’en déplaise aux américains faisant des stocks d’armes en attendant la venu de zombies. Des pandémies, il y en a eu. Marc Aurèle, empereur de Rome, avait du gérer la peste antonine qui tua 10 millions de personnes sur 64 dans l’Empire.

 En y pensant, non, l’humanité ne va pas disparaître. De nombreux virus à travers les siècles ont impacté le monde et l’ont bouleversé mais toujours, l’homme a vaincu. Lorsqu’un problème vient à nous on se dit généralement « Mais pourquoi moi ? » et puis « C’est impossible à résoudre ! » mais ce que nous apprend Marc Aurèle, c’est que des millions d’hommes sont déjà passés par ces problèmes qui nous assaillent chaque jour et si eux s’en sont sortis, nous le pouvons aussi : « Parce qu’une chose offre une difficulté énorme, ne vas pas croire que ce soit une chose impossible aux forces humaines ; et si c’est quelque chose de possible et même de naturel à l’homme, pense que toi aussi tu es en état de le faire »  et la nature nous rend capable de supporter l’adversité : « Rien n’arrive à personne que la nature ne l’ait fait capable de le supporter. »  Gardons notre sang froid, ce n’est pas nouveau pour l’homme. Il ne faut pas se laisser aller à la panique, les pandémies, les guerres, il y en aura toujours, c’est un recommencement, seul le contexte change. Il faut garder cela en tête.

« Tout ce qui arrive est aussi habituel et prévu que la rose au printemps et les fruits en été; il en est ainsi de la maladie, de la mort, de la calomnie, des embûches et de tout ce qui réjouit ou afflige les sots. » – Marc Aurèle

Autre épreuve : celle du confinement,  surtout pour les citadins, est rude. Elle peut semer le désordre en nous mettant face à des réalités que nous fuyions : le nombre de divorce en Chine à explosé après l’arrêt des confinements. Les gens se sont retrouvés face à des problèmes qu’ils étaient obligé d’affrontés, impossible de sortir, de cette crise sortiront des couples solides renforcés, et ceux qui étaient fragiles, détruits, tout comme s’est effectué une sélection sur les entreprises vraiment solides et celles qui en donne l’apparence avec la crise de 2008. Parce que lorsque vous êtes dans la même pièce qu’une autre personne vient un moment où sort ce qui devait être dit et il ne tient qu’a nous de faire l’effort de résoudre ces problèmes. C’est l’opportunité de solidifier nos relations et les améliorer mais aussi de sortir grandi. 

Mais c’est surtout l’opportunité de se retrouver avec nous même, ou plutôt face à nous même, sans relations sociales et multiples activités qui nous empêche d’avoir un vrai face à face. Nous pouvons penser nos objectifs, notre façon de voir le monde et notre principe directeur. Un moyen de faire le point sur notre situation et voir ce qui devrait être changé, travaillé et amélioré. Ce questionner sur nos actes, notre but, et nos comportements. La solitude prolongée n’est pas bonne, l’homme n’est homme qu’au contact des autres, mais il faut parfois lorsque qu’il est nécessaire se retrancher à l’écart, se retrancher en soi. 

Enfin la quarantaine nous met face à notre médiocrité, vais-je  céder aux énormes buzz médiatiques des sites comme Porn Hub qui m’offrent gratuitement (extraordinaire !) le droit de devenir un esclave (premium) de mes désirs le temps du confinement ? Ou me laisser aller  à des plaisirs excessifs et inutiles qui m’apporteront au final plus de souffrance que de bonheur ? Elle peut être occasion de s’élever : en lissant des livres, me lancer dans un projet, passer du temps avec notre famille à qui nous consacrons tellement peu de temps lorsque nous sommes à l’extérieur. La quarantaine est une épreuve elle nous met face à notre liberté du choix, liberté qui peut être destructrice, quels sont les meilleurs choix pour mon bonheur, celui des autres, la morale et mon développement ?  Ce dire qui nous voulons être puis agir en conséquence est le principe qui me guide lors de ce confinement comme dehors. 

Même dans les pires moment, il y a toujours du bien à faire aux autres ( rester chez moi pour éviter la propagation) et à moi en utilisant ce virus comme une opportunité pour me dépasser. Les obstacles sont des chemins qui nous font grandir, de réel opportunités pour notre vie. 

« Mes activités peuvent bien être entravées, mais mon élan spontané et ma disposition ne peuvent être entravés, parce que je puis choisir entre mes actes et renverser l’obstacle. L’intelligence, en effet, pour tendre au but qui la guide, renverse et déplace tout obstacle à son activité. Ce qui suspendait cette action devient action, et route ce qui barrait cette route.» – Marc Aurèle

 

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