Les News : le cercle infernal

Peut être que l’image choisit pour illustrer l’article vous a intrigué, quel rapport avec les news, les informations des médias ? Ce symbole c’est l’Ouroboros : le serpent qui se mort la queue, selon les mythologies nordiques ou égyptiennes il a différentes significations, mais ici on retiendra celle de l’autodestruction et de l’anéantissement. Je vais un peu loin ? Peut être mais vous comprendrez ou je veux en venir. 

L’Ouroboros

Le problème de l’actualité

J’ai une question pour vous, vous êtes vous déjà amusé à compter le nombre d’informations sur des meurtres, des incendies, des victimes de pesticides qui attrapent un cancer, des barques qui coulent en mer, de randonneurs qui meurent seuls en montagne… Bref les informations négatives, je l’ai fait pour vous, et cela représente plus de 80% des informations parues au journal télévisé aujourd’hui. Et très peu de bonnes nouvelles, voire, pas du tout. Ce qui laisserait entendre que nous vivons dans une ère effroyable non ? Et puis parlons des bonnes. En été les gens ont le droit à des reportages sur les familles qui partent au camping et en hiver sur les joies du ski, quel intérêt ? 

Regarder l’actualité peut être mauvais pour nous, c’est la conclusion à laquelle je suis arrivé et ce pour plusieurs points. Etre au point sur l’actualité est valorisé socialement, et c’est pourquoi cela peut devenir une addiction. On est constamment à la recherche de l’acceptation du groupe. S’informer, c’est se sentir humain, on peut se sentir empathique pour les victimes d’événements néfastes de l’autre bout du monde qui fuient à cause de guerres ou d’aléas climatiques, etc.  On pourrait même aller jusqu’à dire qu’on se sent bien de ressentir cette empathie face à la détresse de ces gens, ce qui peut paraître malsain, mais au moins au se sent humain. Mais le côté négatif, c’est la culpabilité, comment assis dans mon canapé, je peux aider ces pauvres gens ? La réalité est que nous n’avons pas se pouvoir entre les mains et ça beaucoup ne le comprennent pas et en souffrent, ce qui nourrit une anxiété toujours croissante, des dépressions… (chiffres sur les dépressionEt la triste vérité c’est que regarder scotché à sa télévision le malheur de ces personnes, les désastres du monde n’aide personne, ni vous, ni eux.  

Une vérité dure à avaler

Nous sommes uniquement spectateurs,  ce serait comme voir une agression dans la rue mais être dans une cage et ne rien pouvoir faire, ni intervenir ni appeler au secours, juste regarder. Je sais que cette personne souffre, mais je ne peux rien faire. C’est une impasse, vous ne pouvez que vous apitoyer sur votre sort et celui de la personne. 

Mais que se serait t-il passé si vous n’aviez pas été au courant de cet événement ?  La même chose se serait produite sauf que vous n’auriez pas été préoccupé ! Égoïste, inhumain ? Non réaliste et raisonnable.

Je reviens au concept du stoïcisme sur ce que nous contrôlons et ce que nous ne contrôlons pas.  Si vous n’en avez pas connaissance, imaginez vous deux cercles :

  • le premier vraiment petit : notre cercle d’influence, ce sur quoi nous pouvons agir, c’est à dire nos pensées, nos actions, notre nature : là où nous avons un réel impact, un contrôle.
  • Le second cercle très grand : ce sur quoi nous n’avons aucun contrôle, voire très peu. Ce sont tous les événements qui nous sont extérieurs : les guerres, les retards de trains, le comportements des gens dans la rue, la liste est longue. Et ce groupe agit sur vos préoccupations, il vous tourmente, vous énerve, l’homme n’aime pas ne pas être en contrôle ( c’est d’ailleurs ce que beaucoup veulent, avoir un contrôle total sur leur vie et pourquoi pas sur le monde, ce qui en réalité est abjecte car la vie n’aurait plus de sens, mais c’est un autre sujet). 

Pour que nous soyons réellement impactant, il faudrait que ces deux cercles soient de même taille, ce qui n’est pas le cas. Les informations, l’actualité élargissent ce second cercle, un cercle rempli de nos préoccupations mais ne donnent pas plus de poids au premier cercle, notre cercle d’influence et c’est là que naît une frustration et un mal être qui asphyxie la société. A consommer les news, on augmente notre second cercle, et on dirige notre attention sur des choses que nous ne maîtrisons pas. A vouloir se sentir humain en voulant s’informer, agrandit continuellement notre cercle de préoccupations, on finit par en souffrir toujours plus, c’est de l’autodestruction. C’est de la que peut naître une préoccupation tel qu’elle nous empêche d’agir, voir qui créer de l’anxiété. Certains face à cette impuissance iront jusqu’à ce voir marionnette de la société, et abandonnent, se laissent aller. 

Précisons que cette distinction entre ce que nous contrôlons et ce que nous ne contrôlons pas n’est pas une posture de victime qui aurait peur d’affronter le monde, non, c’est vivre selon la raison, c’est être raisonnable que de penser ne pas tout contrôler et savoir faire la part des choses.

“Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.” Marc Aurèle

 

Dérive des médias

C’est pour cela que depuis plusieurs mois, je limite au maximum mon contact avec l’actualité. Finalement ça n’a absolument pas impacté ma capacité à débattre, à m’exprimer sur des sujets qui concernent le monde. Je pense sincèrement que l‘idéal est de se développer un esprit fort, critique et intelligent au moyen de réels ressources, en lisant des livres de grands penseurs, de science, d’histoire etc et d’avoir en tête des schémas pour analyser le monde plutôt que de se reporter à la quantité incalculables d’informations que livrent les médias. L’actualité est secondaire.

Mais analysons ces médias de plus prés, le journal de 20h comme vous vous en doutez surement est d’un niveau très bas, médiocre, standard afin de correspondre aux attentes du plus grand nombre et en avoir une audience importante en restant en surface pour ne pas déroger des groupes.  Ensuite la majorité des articles ne sont pas intéressants, du moins ceux qui sont mis en avant par les moteurs de recherche, si on peut encore qualifier cela d’articles sachant que la majorité peut être contenue dans la taille d’un tweet. Le fait que les médias marchent pour la plupart au nombre de clics pour être rémunéré explique cela, les rédacteurs sont contraints de faire de la quantité au mépris de la qualité pour faire plus de clics. Ce qui pose un autre problème, la majorité des médias sur internet n’ont donc pas le temps d’avoir des sources fiables et vont souvent prendre les chiffres énoncés sur l’enseigne voisine, même si ceux là sont limites, un 3% peu rapidement se transformer en 28% sans compter l’effet « tape à l’œil » qui consiste à sortir le plus gros titre (avec les plus gros chiffres) pour attirer toujours plus de monde. 

 

 La majorité des news ne sont pas concluantes, elle ne changeront rien à votre vie.  Regarder toutes les semaines des reportages sur les souffrances dans le monde ne sert à rien, cela ne n’aide pas et ça ne fait pas progresser votre intelligence et ça ne peut que vous rendre plus frustré.  Est ce que je prône l’ignorance sur ce que le reste du monde peut bien subir ? Absolument pas. Seulement nous vivons dans un monde ultra connecté et nous avons tendance à croire qu’il est normal d’avoir un œil sur tout, pourtant ça n’a aucune finalité. On a maintenant tendance à croire qu’il est important de tout savoir, non, vous avez le droit de vous moquer de certains choses, vous n’êtes pas obligés d’être au courant de la moindre chose qui se déroule dans le monde. La technologie a étendu notre vision, tellement étendu que nous ne pouvons plus surveiller tous les fronts. Ainsi nous sommes incapable d’intervenir partout, notre capacité d’action est limitée. La quantité d’événements négatifs est supérieur à notre capacité d’action, ce qui laisse un surplus de négatif et entraîne inévitablement des complications. C’est là qu’on peu parler d’autodestruction, l’information mal contrôlé (par nous même) peut devenir une arme d’autodestruction.

Autre problème, les quantités d’informations disponibles sont devenues tellement énormes que si on ne sélectionne pas et qu’on se laisse porter, on finit par se faire aspirer par cette masses difforme. On se retrouve à vouloir tout savoir, mais la quantité d’information oblige à réduire le temps sur chacune d’elle pour pouvoir toutes les voir (même les plus futiles), mais on reste ainsi seulement à la surface et si l’on survole un sujet qui mérite attention on ne peut réellement le saisir sans s’arrêter un minimum dessus pour l’approfondir. On s’habitue ainsi à des écrits, des articles toujours plus brefs qui répondent à un besoin de quantité au mépris de la qualité, de là naissent les idées préconçues, les pseudos experts en géopolitique, les raccourcis qui permettent de détourner la vérité et qui participent à détruire l’intelligence et l’esprit critique et surtout qui vont à l’encontre du bien. On se retrouve avec une masse d’ignorants qui pensent avoir des connaissances sur tout en ayant des connaissances sur rien.  C’est là que cette citation de Thomas Jefferson prend tout son sens “Un homme qui ne lit jamais est plus cultivé qu’un homme qui ne lit que les journaux.” 

Divertissement pervers

Enfin cette évolution de l’information n’a fait que la pervertir en la transformant en divertissement, par la brièveté des contenu, qui stagnent en surface et ne vont jamais en profondeur, histoire de stimuler notre cerveau juste assez pour avoir l’impression de faire quelque chose alors qu’en réalité nous ne fessons rien. Ce qui est dérangeant puisque nous sommes de moins en moins apte à « supporter » la lecture d’un article fourni, développé, voir pire  la lecture de livres, par paresse surement. Une paresse qui s’accroît avec le développement d’un nouvelle vision de ce que devrait être l’information. On se divertit à l’information jusqu’à créer une sous information avec des sous programmes (« touche pas à mon post »…). 

On a tendance ainsi à privilégier les news ( informations, ou  contenu sur les réseaux sociaux) au détriment de choses importantes que nous avons à faire. On pense faire une bonne chose en s’informant, puis après 15 minutes à lire des choses sans importances on se souvient de nos obligations et lorsque l’on essaye de se remémorer ce que nous venons de lire, le vide. Ce qui montre bien l’inutilité de ce genre d’informations.

Faut il n’être au courant de rien ? 

Ce que je préconise est de limiter son rapport aux informations, par exemple lire un journal pendant une heure et une fois ou deux par semaine, pas plus. Pour avoir une vue d’ensemble de l’actualité. Bien sûr qu’il faut avoir conscience des grands événements qui bouleversent le monde mais ce n’est pas une raison pour laisser votre attention et votre temps absorbé par une majorité d’articles sans importance. Il est important de développer chez les gens une connaissance du monde qui les entoure mais cela peut passer par l’histoire, les sciences et l’actualité mais encore une fois il faut savoir la sélectionner. Et cette connaissance de l’actualité est bien sûr nécessaire, pour avoir une idée de comment vivent les autres ou avoir une réflexion sur le monde, mais faut il encore une fois ne pas  devenir l’esclave. de l’information.

Les polémiques 

Une règle d’internet qui nuit à la vrai information est qu’un contenu qui ne se partage pas est destiné à mourir, un contenu qui meurt ne vaut rien, ne rapporte rien, les polémiques se partagent très facilement et permettent d’engranger  beaucoup de clics. Je pense aux médias pour milleanials comme Brut ou Konbini qui vont par exemple tenir des propos comme « Le racisme anti-blanc n’existe pas » ce qui est stupide est va à l’encontre de la définition du racisme, le racisme est universel et peut s’établir entre chaque pays, communautés… Pourtant c’est une démarche ingénieuse puisque des ignorants vont s’empresser d’affirmer cela et d’autres voulant les raisonner vont dire le contraire, lorsque  deux groupes s’opposent c’est là que le contenu devient viral, et ces journaux médiocres ont gagné et vous, vous avez perdu votre temps et votre attention à vous préoccuper. A quoi bon vouloir démonter l’idée d’une personne qui est déjà persuadée par sa bêtise ? Ou pire qui a conscience de dire n’importe quoi mais le fait quand même par profit, par intérêt personnel même si cela doit participer à augmenter un peu plus l’ignorance dans le monde ( et c’est ce que font ce genre de médias dont le business plan est très réfléchi). 

Pour l’expérience j’avais sur une application de questions / réponses où si l’on est assez vu on peut gagner de l’argent, j’avais user de stratagème pour augmenter la visibilité de ma question, avec une question qui mène à opposition bien sûr. Résultat : deux groupes qui s ‘opposent, des dizaines de commentaire qui se combattent et 30 000 vues et plus de 15€ ( pour 20 secondes de travail). Voyez à quel point ce genre de manipulations est simple et chronophage pour ses victimes. 

Le monde n’est pas noir et blanc

Ensuite il faut prendre conscience que tous les médias on une ligne éditoriale précise, avec une vision qu’ils souhaitent transmettre, si bien qu’il peuvent choisir de s’attaquer à une personne A en se concentrant sur ses actes et paroles B, mais B n’est pas la totalité de ce que cette personne a fait, a dit et pensé, peut être que B est inclus dans C qui peut en fonction des opinions de chacun aussi contenir des choses bien. Les médias ont tendance à mettre des étiquettes très précises sur des choses alors que le monde est nuancé ; analyser le monde avec une vision manichéenne est incompréhensible, il n’y a pas de méchants ni de gentils, nous ne sommes pas dans un film Disney. Et c’est ça le problème, les médias on un pouvoir énorme sur les masses qui n’ont peut être pas l’envie, ou la possibilité (on ne sait pas) de réellement comprendre et vont suivre un média, celui-ci peut facilement leur inculquer des idées à force de les côtoyer au quotidien, la confiance s’installe. Beaucoup militent contre le gavage des oies, mais peu contre celui des médias, car ils ont une capacité de façonner les esprits les plus modulable qui peut devenir dangereuse. 

C’est pour cela que je vous invite à réduire votre temps à consulter les informations, si vous vous concentrez sur ce que vous contrôlez et laissez de côté ce qui ne le peut alors vous aurez un avantage considérable. Imaginez le temps gagné en se contentant de l’essentiel  de ce qui compte vraiment tout en pouvant l’approfondir et surtout la négativité donc vous ne serez plus victimes. Parlons en, tiens. 

La Négativité, un gagne pain néfaste

On ne parle que des informations négatives dans le monde, mais si on édite un journal tous les 5 ans alors la tendance s’inverserait et nous aurions une majorité de bonnes nouvelles, en effet les pages d’un journal sont limitées alors entre un meurtre dans votre ville et la découverte d’un nouvelle technologie ou d’un vaccin, le choix de l’article serait vite vu.

Terror Headline Collage

Par exemple, on a l’impression que le monde est de plus ne plus pauvre, ce qui est faux : « Le nombre de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,90 dollar par jour et par personne soit 1,70 euros) dans le monde a diminué d’un peu plus d’un milliard en trente ans, passant de 1,9 milliard en 1984 à 736 millions en 2015, selon les estimations de la Banque mondiale. » (Source : Observatoire des inégalités) sans compter que la population est aujourd’hui plus importante qu’en 1984 ( donc en pourcentage la pauvreté est encore plus faible qu’en 1984).

On nous dit partout que le monde va mal, bien sûr, il y aura toujours de la souffrance mais il faut la nuancer, regardons la France aujourd’hui et celle d’il y a 100 ans, elle a évolué, nous avons l’eau courante, l’électricité, le droit de vote… Nous ne pouvons pas nier que nos conditions de vie sont de mieux en mieux. Certes il y a toujours des choses à améliorer et c’est ce qui nous rend actifs, nous sommes des bâtisseurs et cherchons toujours à améliorer notre société ( même si certains font exception). Mais la souffrance est une chose que l’on ne peut supprimer et ne pas accepter qu’il puisse en avoir dans le monde, c’est vivre dans une continuelle frustration. La souffrance est  propre à  l’homme, comment imaginer un monde sans ? Elle sera toujours présente, maintenant est ce que je dois lui tourner le dos, ne pas la voir ou pire ne pas la considérer, surement pas. Si il y  a souffrance, je dois la voir, avoir pitié pourquoi pas, compatir oui. La souffrance enseigne et rend l’homme plus humble et l’uni à ses semblables. Face à la souffrance il faut agir. L’actualité nous met face à la souffrance et peut faire grandir dans un sens, mais on revient à ce que j’expliquais, à vouloir trop se sentir humain et trop regarder les informations, on ne fait qu’élever notre propre souffrance ainsi que celle de la société et celle du monde. Or le stoïcien oeuvre à la réduction de celle-ci dans le monde et au bonheur des Hommes. 

Conclusion 

Alors pourquoi avoir choisi l’Ouroboros pour illustrer mon article ? Parce que les médias rendent les masses anxieuses, fragiles, frustrées, elles nous donnent l’illusion de pouvoir refaire le monde, agir partout, mais c’est au final destructeur puisque nous y perdons notre temps, notre énergie et notre attention alors que nous pourrions être des Hommes d’action en agissant sur ce que l’on peut influencer. La négativité transmise par les médias est voulu car elle vend, qui achèterait un journal avec en première page « le monde va bien » alors qu’a côté vous avez  » Le complot de tel pour soutirer votre argent ! » , je ne dis pas qu’il faut être Candide en pensant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes mais plutôt qu’il faut se détacher de cette masse d’informations qui nous nuit pour n’en sélectionner que l’essentiel et jeter aux oubliettes les Peoples, les ragots, les faits divers.  Le monde ultra connecté veut que vous soyez présent sur tous les fronts et au courant de tout, mais qui oblige ? Nous avons le droit de ne pas s’intéresser à tout et de garantir une bonne utilisation de notre temps, car il est précieux et rare ( Voir l’article Memento Mori ). Là ou les majorités préfèrent les informations sans fond ni utilité, concentrons nous sur ce qui nous permettra d’agir sur le monde, de développer notre intelligence et de vivre de la meilleur manière qu’il soit, selon la nature et la raison. 

Je vous invite à suivre ma newsletter pour être au courant des prochains articles ainsi qu’a partager celui-ci pour faire connaître le site. 

 

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