Pourquoi nous devrions chasser
Régulièrement, on voit des vidéos d’abattoirs insalubres où des animaux sont tués dans d’atroces souffrances, et non pas tel que le veulent les protocoles prévus pour éviter cela. Ce genre d’abattoirs est minoritaire en France mais marque les esprits. Ces vidéos agitent nos sentiments et notre compassion pour ces êtres et nous invite à réfléchir sur la légitimité de l’homme à manger de la viande ou à tuer des animaux. On pourrait reprocher au consommateur qu’il n’a justement pas conscience de retirer une vie. C’est vrai, lorsque vous prenez un steak haché emballé au supermarché vous ne vous demandez pas le processus qu’il y a eu pour en arriver là.
Ce pose plusieurs problèmes : la manière dont sont tués les animaux et la production de viande, puis la consommation totale de viande par personne.
Selon moi et ma vision du stoïcisme, la façon la plus responsable de manger de la viande est de la chasser soi-même. D’abord l’animal a une chance de s’en sortir, ce qui n’est pas le cas dans un abattoir. Ensuite, vous réalisez réellement le prix d’une vie, ce n’est pas aussi simple que dans un supermarché, vous êtes face à la vie que vous retirez et ça change tout. En tirant sur la bête, puis en l’éviscérant et en la dépeçant rapidement au couteau, vous prenez conscience de la valeur de la vie mais aussi de sa réalité : manger a un prix. Vous prenez également conscience de ce qu’est la mort, sujet constamment refoulé dans notre société occidentale. Or c’est en la côtoyant, en la pensant, et en la réfléchissant qu’on n’en n’est plus affecté. Ceux qui enfouissent l’idée de la mort dans un coin de leur tête et se refusent à croire que la mort puisse les frapper ne vivront en réalité qu’à moitié (voir mon Memento Mori). Vous méritez alors de manger de la viande, parce que vous avez eu la patience d’attendre votre proie, et le courage de tuer puis découper la bête. Puis, cette viande sera mangée ; elle n’est pas le produit d’une industrie de masse, qui joue sur les volumes et n’hésite pas à jeter ce qui n’a pas été consommé. Il n’y a pas de circuit plus court que celui-ci. Le fait de retirer vous-même la vie vous fera détester le moindre gâchis de celle-ci. Quoique l’on pense de la chasse, il n’y a pas plus légitime qu’un chasseur pour manger de la viande.
La viande qui vient d’une chasse est le prix d’un réel effort. La chasse est une nécessité, un exercice de maîtrise, de patience, de courage et de gratitude. Lorsque vous êtes dans les bois à attendre une proie vous pratiquez patience, puis maîtrise de soi et courage lorsqu’il faut tuer puis dépecer et enfin gratitude pour le repas, partagé avec vos proches, que la nature vous offre, l’animal qui vous donne sa vie. La chasse était autrefois vue comme un art noble, qui permettait aux jeunes de devenir des hommes en développant des vertus tel que la patience, mais également d’affronter la vie et de prouver leur valeurs.

Bien sur, tout le monde n’a pas la possibilité de chasser sa viande, et je ne dis pas que nous devrions tous nous y mettre. D’ailleurs je ne suis pas chasseur, seulement il serait bon dans cette période où la cause animale est au goût du jour, d’au moins une fois dans sa vie tuer un animal, le dépecer et le cuisiner, et en un sens, honorer cet être qui vous donne sa vie pour que vous puissiez vivre : c’est un exercice de gratitude stoïcienne. C’est une bien meilleure prise de conscience que n’importe qu’elle vidéo d’abattoir.
Ensuite, la chasse est une nécessité, venant de la campagne profonde je peux vous assurer que si’l n’y avait pas une régulation des bêtes comme les sangliers, les cultures seraient ravagées. Si c’est une régulation intelligente, il n’y a pas de problème. Dans certains plaines américaines, les sangliers se déplacent en horde et détruisent tout sur leur passage. Ils n’ont plus aucun prédateurs naturels si ce n’est l’homme.
Le stoïcisme nous apprend à voir la nature telle qu’elle est, à l’accepter, elle peut paraître violente, cruelle, mais elle est ce qu’elle est et il ne faut donc pas s’étonner de voir des animaux en déchiqueter d’autres pour leur survie. Un loup qui dévore une biche, ce n’est pas triste : c’est la vie qui s’exprime dans toute sa splendeur et son tragique. Mais, l’homme est doté de raison, il réfléchit sur ses actes et sur la meilleure façon d’agir et vivre. On peut décider d’arrêter de manger des animaux car l’on considère que c’est immoral, choix que je respecte, mais c’est ne plus voir les leçons de la nature : il y a là un cycle naturel des choses, certains animaux retourneront à l’état de poussière plus tôt que leur congénères, tout comme certains hommes partiront avant leur frères, la vie se transmet, un animal meurt pour qu’un autre continue de transporter le flambeau de la vie à sa place.
Alors si la maltraitance animale est un crime, la souffrance sur autrui pour un plaisir personnel aussi. Retirer la vie d’un animal pour l’honorer en vivant nous même ne l’est pas.
Pour moi il y a une nécessité pour l’homme d’au moins une fois retirer consciencieusement la vie à un animal pour pouvoir le respecter, prendre conscience de la mort, de la valeur de la vie et de ce cycle qui fait que chaque être retournera à l’état de poussière. On ne peut respecter la vie, sa vie et celle des autres si on ne sait ce qu’elle vaut.
Je vous invite à suivre ma newsletter pour être au courant des prochains articles ainsi qu’à partager celui-ci pour faire connaître le site. J’envoie chaque dimanche un mail sur la pratique du stoïcisme.
Quand on connait la situation de la biodiversité en France et le lobby puissant et relativement inculte des chasseurs, je ne comprends pas cette prise de position. Cherchez bien, il y a sûrement d’autre manière de voir les choses et de prendre conscience de la fragilité et de la beauté du vivant !
Cela me rappelle une citation de la présidente des chasseurs de l’Isère. Elle les tue « parce qu’elle les aime » . Discours nauséeux qui nécessite un traitement médico-psychlogique.
Dommage de propager de telle pensée.
Laurent Rivet qui tente de sauver depuis 40 ans les espèces sauvages de mon pays qui sert de cibles de foire à la chasse française = plus grand nombre d’espèces chassées, plus longue période de chasse, plus grand nb de chasseurs en Europe.
Il existe des chasseurs ignorants malheureusement, tout comme des écologistes ignorants, je me considère écologiste et pourtant j’observe que la plupart des « écolo » de savent absolument pas ce qu’ils font et pire vont à l’encontre de leur idéologie. Or il existe aussi des écolo intelligents et des chasseurs conscients. Mon article part de deux constats : une nécessité de régulation de certaines espèces et l’horreur de certains abattoirs conséquences de la consommation de viande excessive.
J’explique donc que si les gens étaient un peu plus confronté à la réalité de la consommation de viande en chassant ou en tuant leur propres cochons, ils gâcheraient beaucoup moins de viande et ne supporteraient pas également le gâchis de la vie. Je partage une idée de la chasse qui n’est non pas celle d’une chasse par pur plaisir ni par goût du sang mais une chasse intelligente et noble qui inculque un respect de la nature mais développe également certaines valeurs comme la patience et le courage. L’élevage industriel est pour moi plus répugnant que la chasse qui laisse les animaux dans leur milieu naturel, les laisse libre de courir, voler, jusqu’à ce qu’ils soient mis à mort par un prédateur plus élevé dans la chaîne alimentaire. Or il n’y a plus de prédateurs pour les sangliers et biches. Ce que l’on peut penser comme une bonne solution n’est parfois que pire, je suis sûr que vous avez conscience des risques d’une proliférations de certaines espèces.
Je ne fais pas l’apologie de la chasse d’espèces protégées.
Je ne pense pas que ma vision de la chasse soit en réalité partagée par beaucoup de chasseurs. C’est une vision assez intime que je voulais partager, je respecte votre point de vue et je pense que mon article est mal interprété, j’y apporterai surement des retouches en espérant vous avoir éclairé sur mon idée.